Discours de Politique Générale du Gouvernement

Discours de Politique Générale du Gouvernement

–  03 mars 2019 –

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement

Mesdames et Messieurs les Députés

Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique et des Organisations Internationales

Mesdames et Messieurs les Représentants des Corps constitués

Mesdames et Messieurs

Je suis heureux de vous retrouver  pour cette séance d’ouverture solennelle, au cours de laquelle nous aurons à débattre de la politique gouvernementale. Depuis un an, le Président de l’Assemblée Nationale l’a rappelé, vous avez rencontré ici même, à maintes occasions, les membres du gouvernement pour discuter sur les projets de lois qui vous ont été présentés. Ceux-ci s’inscrivaient bien évidemment dans le cadre de l’action gouvernementale, que vous avez pu ainsi déjà saisir. 

Aujourd’hui je vais vous en présenter la synthèse pour pouvoir en discourir pleinement avec vous.

La politique du gouvernement a pour objectif principal de créer les bases d’un développement durable, où tous les Djiboutiens et lesDjiboutiennes pourront à l’avenir travailler et vivre de façon harmonieuse.

Pour cela le gouvernement conduit simultanément trois chantiers primordiaux :

  • La construction d’infrastructures modernes, pour servir de moteur à l’économie
  • La constitution de ressources humaines, capables de s’insérer dans cette économie 
  • Le perfectionnement des services offerts, pour que cette économie soit performante et attractive.

La construction d’infrastructures modernes s’inscrit dans la vision du Président de la République : Faire de Djibouti un grand centre économique de toute la région. Ceci n’est plus aujourd’hui seulement une vision, mais c’est devenu une réalité. Tout le monde le reconnait.

Des travaux colossaux étaient nécessaires pour atteindre cet objectif. C’est seulement par la force de la conviction du Chef de l’Etat et par la confiance qu’il inspirait aux investisseurs, que cela a été possible.

Le Gouvernement a d’abord créé trois nouveaux ports de grande capacité à Doraleh, pétrolier, à conteneurs, et pour toutes marchandises. Ces ports ont été construits en eau profonde pour le très long terme. Ils sont capables de recevoir les porte-containeurs de la dernière génération et les vraquiers les plus grands du monde, comme nous l’avons vu récemment.

A ces trois ports s’adossent une zone franche et une plateforme de transport ferroviaire et routière, qui vont permettre l’écoulement des marchandises vers toutes les régions de l’Afrique de l’Est.

La plateforme ferroviaire est en voie d’achèvement et les travaux de renforcement de la RN1 vont prochainement débuter. Il le fallait. Cette route est en très mauvais état et le cout de réfection est très élevé. C’était donc la recherche du meilleur financement des travaux qui en retardait l’exécution.

Ceci est aujourd’hui résolu. Il sera assuré conjointement par le secteur privé et l’Etat. C’est ce qui a été fait à la fin de l’année dernière par la création d’une société, selon un accord de partenariat public/privé. De plus cet accord ne concerne pas la seule RN1 mais tout le réseau routier national, qui sera entretenu, rénové et agrandi.

Le remboursement sera fait par les usagers qui utilisent le réseau routier, et non par la communauté nationale. Ainsi, seuls ceux qui en bénéficient et qui sont donc à l’origine des détériorations, paieront.

En outre, et bien plus grande encore que la plateforme portuaire ou le dry port, une immense zone franche a été construite au niveau du PK20. Elle est déjà opérationnelle et peut accueillir dès à présent tous les investisseurs qui souhaitent réaliser des opérations commerciales ou industrielles dans toute la région. Le potentiel d’emplois pour le pays est sans commune mesure avec tout ce qui a été fait auparavant. La petite zone franche du vieux port de Djibouti n’a vraiment plus de raisons valables d’exister, et ses terrains serviront  à l’extension de la ville.

La construction d’infrastructures ne s’arrête pas aux environs de Djibouti.

Tadjourah bénéficie déjà d’un port moderne et sera relié avant la fin de cette année par le corridor nord à l’Ethiopie, où seront exploitées d’importantes  ressources minières.

Le port du Goubhet est, quant à lui, pratiquement opérationnel et pourra évacuer les ressources du Lac Assal.

Le Port de Dammerjog servira  au transport du bétail vers les pays importateurs de la région.

Ainsi des nouveaux emplois seront créés en grand nombre, un peu partout dans le pays, par ces ports secondaires et par les nouvelles activités qui se grefferont autour.

La construction d’infrastructures concerne aussi le transport aérien. L’Aéroport de Djibouti sera rénové et agrandi. Le lancement des travaux aura lieu cette année.

Voilà donc les bases d’un développement d’un grand pole économique régional qui sont posées.

Mesdames et Messieurs

Il fallait, pour pouvoir en tirer les meilleurs bénéfices pour la Nation, disposer de ressources humaines nationales capables de s’insérer dans cette nouvelle structure économique.

Depuis l’accession à la magistrature suprême du Président Ismaîl Omar Guelleh, l’effort n’a cessé de porter sur la formation des hommes et des femmes. Il qualifiait le potentiel humain Djiboutien de véritable richesse nationale. Il fallait donc le valoriser. Ce travail de valorisation ne doit jamais s’arrêter. Il est toujours nécessaire de l’améliorer et de l’adapter constamment aux progrès.

De l’accès à l’école primaire pour tous les garçons et les filles, y compris dans les lieux les plus reculés du pays, jusqu’à la création des universités dans toutes les matières, tout a été fait pour que tous et toutes soient bien éduqués, formés et compétents. Après la toute nouvelle Université de Balbala, la dernière infrastructure spécialisée construite est l’école d’ingénieurs. La Formation professionnelle dans les secteurs spécialisés n’est pas en reste dans cette priorité.

Mais ce qui importe aujourd’hui, c’est de faire une meilleure adéquation entre la demande d’emplois et la formation. C’est ce travail essentiel avec plusieurs départements ministériels, qui est engagé par le gouvernement, pour obtenir plus d’efficacité. Ceci permettra ainsi d’obtenir un plus grand nombre d’emplois pour les jeunes.

Les Départements du Travail, de l’Education Nationale,  de l’Economie, du Budget, de l’Enseignement Supérieur, de toutes les Formations Professionnelles y contribuent activement.

Mesdames et Messieurs,

Grâce à cette formation, les générations prochaines seront capables de répondre à la forte demande d’emplois de ce grand pôle régional nouvellement créé. Il importait donc que leurs conditions de vie soient meilleures également.  Que ce soit dans le domaine de la santé, du logement, de l’environnement, de la sécurité ou de la paix sociale.

Le secteur de la santé a toujours fait partie des grandes priorités gouvernementales. Ceci  permet non seulement à la Nation d’offrir les meilleures ressources humaines, mais aussi et surtout de répondre au caractère de justice sociale voulue par le  gouvernement.

Cette priorité concerne donc aussi bien la santé des travailleurs et de leur famille que la santé de tous.

Le fonctionnement de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale est profondément réformé et amélioré. La réorganisation interne en cours renforce ainsi la pérennité de cet outil, essentiel pour les travailleurs.

Les structures médicales du système de santé sont régulièrement modernisées et étendues. L’effort porte toujours en priorité sur l’amélioration de la santé des enfants et plus en amont des mères.  La maitrise des maladies transmissibles se poursuit. Pour les maladies non transmissibles, dont l’ampleur ne cesse d’augmenter, un comité de coordination pluridisciplinaire est constitué pour accélérer la mise en place d’un plan stratégique multisectoriel afin de freiner leur progression. Les équipes mobiles et la caravane médicale ont permis aux populations vivant dans les sites les plus éloignés de pouvoir recevoir aussi tous les soins attendus.

Les campagnes de sensibilisation et de vaccination se succèdent à un rythme important. Les ONG guidés par la plus importante, l’UNFD, contribuent, au coté des autres départements Ministériels concernés, et avec les institutions internationales spécialisées, à la diffusion des règles  sanitaires pour une meilleure santé des mères, des petits garçons et des fillettes. On trouve en première ligne celui de la Femme ou de la Solidarité Nationale évidemment, mais également des Affaires Musulmanes ou de la Culture et de l’Information.

Des nouveaux postes de santé se construisent dans les lieux les plus reculés du pays, en bonne coordination avec les créations d’écoles et l’alimentation en eau et électricité.

De plus, des cliniques médicales spécialisées privées complètent le système sanitaire de l’Etat, permettant à ce secteur aussi de correspondre à celui d’une grande métropole régionale.

La Couverture Sanitaire Universelle est le dernier maillon qui permet à tous de bénéficier de soins de santé, et quelque soit leur lieu d’habitation. C’est la création la plus importante. Elle concrétise la spécificité de l’action sociale du pays qui renforce la cohésion nationale.

Mesdames et Messieurs

Nous savons que l’environnement et l’habitat contribuent aussi énormément à la qualité du travail des hommes et des femmes. Mais là encore, le logement est un facteur important de consolidation de la justice sociale, priorité constante du Chef de l’Etat.

Certes les particuliers et les promoteurs privés ont transformé le paysage urbain de la capitale. Mais les personnes à revenu intermédiaire et les couches populaires à très faible revenu ont pour l’instant des difficultés à y accéder.

Aussi l’Etat prend le relais. Les programmes de constructions de logements sociaux se succèdent à un rythme élevé. La Fondation du Président de la République est le catalyseur de ce mouvement vers un logement décent pour tous. Les futurs programmes concerneront maintenant des milliers de logements et s’étendent de Balbala au PK13.

En outre de nombreux lotissements sont viabilisés pour permettre l’accession à la propriété du plus grand nombre. Les bidons villes doivent disparaitre.

Progressivement les personnes qui les occupent seront relogées dans des habitations décentes. Les terrains libérés seront viabilisés et, à nouveau, offerts à la population.

L’assainissement suit cette modernisation. Cela contribue à l’amélioration de la santé des populations, et surtout des petits enfants, principalement dans les quartiers les plus déshérités.

Le ramassage régulier des ordures et leur enfouissement apportent les mêmes bienfaits. La qualité de l’environnement urbain en est améliorée. La voirie contribue aussi au nettoyage des voies principales et  l’entretien des réseaux d’évacuation des eaux pluviales. Ceci doit permettre d’éviter les inondations des quartiers populaires lorsque des fortes pluies tombent. 

Le gouvernement veille également à ce que cette amélioration des conditions de vie des populations se retrouve aussi dans la sécurité. Les  citoyens attendent cela car ils veulent vivre tranquillement. Nos forces de sécurité et de défense y contribuent activement.

Cela va de la lutte contre les terroristes jusqu’à la protection contre les petits délinquants. Ce sont les familles les plus pauvres qui sont encore là les plus vulnérables.  Il est donc très important que les quartiers populaires soient bien protégés.

L’éclairage public joue un rôle également dans la sécurité. Un bon éclairage et une protection supplémentaire dans les quartiers où vivent les populations les plus démunies. Tous les quartiers doivent en être équipés, et les réseaux en être étendus.

Ce que le Gouvernement  fait à Djibouti, est également fait dans les autres centres urbains de l’intérieur du pays. Comme, pour les écoles, pour les centres de soins, pour les logements et pour la sécurité. La qualité de la vie des populations doit être améliorée dans tout le pays. Ceci correspond à un facteur de cohésion nationale et de paix sociale, important pour le développement de notre économie.

C’est la volonté présidentielle. Elle est orientée vers la défense des plus pauvres et des plus faibles, et en particulier de :

  • Toutes les personnes qui ne sont pas encore intégrées dans le développement moderne, parce que trop éloignées des centres économiques ou pas suffisamment instruites ;
  • Les petits agriculteurs, les petits pécheurs, les éleveurs et les nomades, qui vivent de façon précaire au gré des aléas climatiques ;
  • Les femmes âgées qui n’ont pas profité des mesures promulguées après 2000 en faveur d’elles, leur donnant les mêmes droits que les hommes pour leur scolarité et pour l’accession au travail ou encore pour les protéger contre les mutilations génitales féminines ;
  • Les handicapés quelque soit leur handicap, les enfants abandonnés, et les enfants des rues pour lesquels des structures nationales de protection et d’aides seront prévues.

La construction d’un grand centre économique régional a aussi pour but de permettre de dégager des ressources pour aider les plus faibles. C’est la politique du Gouvernement. Les transferts monétaires donnent des résultats probants pour l’amélioration des conditions de vie et l’intégration dans les circuits économiques des groupes les plus vulnérables. Les départements de la solidarité nationale, de la femme, du budget, du secteur primaire contribuent fortement  à cette assistance solidaire de la Nation.

C’est ainsi que le Président de la République fortifie les ressources humaines. En donnant à la population la possibilité d’être instruite et formée, de vivre dans les meilleures conditions de santé, de logement, d’environnement, de sécurité et de solidarité nationale. En créant une Nation forte capable de résister à la concurrence internationale, à toutes les attaques et aux difficultés qui pourraient survenir dans notre région.

Mesdames et Messieurs

La construction de très importantes infrastructures et la préparation la plus adaptée de nos ressources humaines à l’emploi sont nécessaires, mais ne sont pas suffisantes pour permettre à Djibouti de devenir le grand pole régional, que l’on voit se créer sous nos yeux.

Il faut pour cela perfectionner les services offerts aux investisseurs nationaux et étrangers.

Parmi les premiers services que tout créateur d’entreprises prend en compte se trouvent les fournitures d’eau et d’électricité.

La fourniture d’eau est aujourd’hui en partie  assurée par l’arrivée d’eau potable d’Ethiopie. Les nappes phréatiques devenaient trop salées et commençaient à s’épuiser. Il fallait absolument et rapidement faire ce projet. Mais ce dernier ne répond pas au critère d’indépendance voulu par le Gouvernement. Aussi le projet de dessalement de l’eau de mer va résoudre durablement le problème de l’eau potable à Djibouti sur nos propres ressources. Les nappes phréatiques pourront alors se recharger pendant de nombreuses années.

La problématique est semblable pour la fourniture d’énergie. Il fallait rapidement répondre à la forte demande de l’urbanisation et de la création des importantes infrastructures de transport. Aussi aujourd’hui, une partie de l’énergie électrique est importée d’Ethiopie, qui dispose d’énergie peu couteuse provenant des barrages hydroélectriques.

Mais le critère gouvernemental d’indépendance énergétique pousse à tout mettre en œuvre pour produire de l’énergie nationale. La géothermie en est le volet principal et le projet progresse. Mais les énergies éolienne, solaire et hydrolienne permettent des grands espoirs, compte tenu des progrès techniques accomplis dans ces domaines.

Ceci permettra de réduire le cout de production de l’énergie fournie aux industriels et aux particuliers. En effet le prix est un facteur primordial pour le développement. L’objectif gouvernemental est un abaissement du prix de vente de l’énergie. Cet objectif pourra être atteint dans les années à venir. Ceci permettra aussi d’entrainer une diminution du prix de l’eau potable,  provenant du dessalement de l’eau de mer.

Djibouti possède aussi un autre atout important pour les investisseurs. Les services bancaires et financiers qu’il offre est unique en Afrique. La Banque centrale veille à les rendre encore plus performants. Les banques qui ont été créées témoignent de la vitalité de ce secteur. Elles investissent à Djibouti et contribuent au financement de l’économie.

Aujourd’hui les établissements bancaires sont très visibles, si je peux m’exprimer ainsi. Ils constituent d’importantes tours qui structurent le centre ville. Cela présente une garantie supplémentaire pour leurs clients.

La concurrence internationale est forte pour attirer les investisseurs. Les services directs aux investisseurs sont mesurés dans un document annuel « doing business », établi par des organisations internationales indépendantes selon plusieurs critères, qui compare tous les pays. Le gouvernement se devait d’y attacher une importance particulière.

C’est chose faite ces dernières années. On y constate les progrès accomplis dans les différents domaines. Il y a deux ans les progrès avaient été notables. Mais c’est sur le dernier document de 2019, que le bond en avant dans le classement de Djibouti dans le monde des affaires a été le plus remarquable.

Un bond de 55 places, le classant au 99ème rang mondial sur 190, signale le document même, qui précise en outre que Djibouti est l’une des dix économies qui se sont le plus améliorées.

Une commission interministérielle a été créée pour suivre régulièrement les progrès accomplis ou à accomplir dans les différents critères, qui concernent l’ensemble des secteurs gouvernementaux. Les progrès les plus notables concernent les points suivants :

  • La création d’entreprises, avec la mise en place du guichet unique pour les nouvelles entreprises ;
  • Une transparence accrue et une amélioration de la garantie foncière afin que toute transaction immobilière soit opposable aux tiers ;
  • Un accès au crédit renforcé et plus transparent, avec un élargissement des possibilités des actifs en garantie, et en accordant une priorité absolue aux créanciers notamment ;
  • Une meilleure protection des investisseurs minoritaires en clarifiant les structures de propriété et en exigeant plus de transparence de la part des sociétés ;
  • La création d’une division spécialisée au sein du Tribunal de Première Instance pour régler les différents commerciaux facilitant ainsi l’exécution des contrats ;
  • Un règlement de l’insolvabilité plus facile, en rendant la procédure d’insolvabilité plus accessible aux créanciers et en les faisant participer à la procédure ;

A cela il faut rajouter le lancement du Centre pour le leadership et l’entreprenariat qui fournira un appui technique, administratif et financier aux jeunes entrepreneurs.

Mais ce n’est pas un satisfecit que cherche le Gouvernement, c’est la promotion de notre économie.

Et pour cela nous tenons résolument à toujours aller de l’avant. Stagner revient à reculer, car les autres pays veulent aussi progresser.

Mais le Chef du Gouvernement ne se contente pas des notations des agences spécialisées internationales. Aussi  a été créée la Commission Nationale de Cadrage Macroéconomique qui rassemble tous les départements économiques et financiers du pays. Cette commission s’appuie sur les travaux de calcul des comptes nationaux, permettant de définir le Produit Intérieur Brut, dont les calculs ont été repris par la Direction de la Statistique rattachée au Commissariat au Plan.

Notre PIB connait depuis quelques années une croissance constante. Celui de 2018 était de 6% et dans cette lancée nous prévoyons pour 2019 un PIB de 7%. Il est important aussi de noter la forte progression des secteurs du BTP, du Commerce  et des Banques et assurances au cours de l’année écoulée, qui est de l’ordre de 10%. Bien évidemment le secteur des transports, avec une croissance de 5% au cours de la même année, reste le secteur prépondérant représentant à lui seul 26,6% du PIB.

Le Président demande aussi au Gouvernement de prendre des initiatives pour réformer l’Administration, outil essentiel aux investisseurs.

Ce très long et très important travail est maintenant bien engagé. Aussi bien sur le plan budgétaire, que sur la gestion des personnels, ou tout dernièrement encore sur le fonctionnement des Etablissements Publics Administratifs. Des projets de lois vous seront soumis prochainement, afin d’apporter toutes les améliorations qui rendront ces établissements plus performants.

La dernière initiative engagée par le gouvernement pour moderniser l’Administration concerne les facilitations administratives accordées  aux étrangers qui visitent le pays. D’importants projets touristiques sont en effet prévus et le Gouvernement prend les devants.

Ces mesures sont les premières qui permettront aussi à ce secteur de se développer, car son potentiel y est grand.  Avec le tourisme et les nouveaux emplois qui seront créés, le secteur de l’artisanat va également pouvoir se développer. L’engagement de l’UNFD pour soutenir ce secteur facilitera son développement lorsque la demande augmentera.

Les relations entre l’Administration et les Administrés restent une priorité gouvernementale. Elles répondent en effet au souhait de la population d’avoir une administration plus proche et moins opaque.

Dans le domaine de la justice et des rapports avec les justiciables par exemple de grands progrès ont déjà été accomplis. L’adoption du Code Civil et du Code de procédure civile en est un exemple.

La déconcentration administrative se poursuit pour que l’Administration centrale puisse se rapprocher des populations de régions de l’Intérieur et de la commune de Balbala.

Il faut que tous les habitants puissent comprendre les fonctionnements administratifs et savoir où demander ce qu’ils recherchent. Il faut qu’ils comprennent les raisons d’un refus et les procédures à accomplir pour satisfaire leurs requêtes.

Cette transparence de l’action gouvernementale va aussi s’appuyer sur la lutte contre la corruption qui a été entreprise. Une commission a déjà été créée à cet effet.

La bonne gouvernance devient ainsi une amélioration de la qualité de vie de la population et un facteur attractif important pour les investisseurs.

Sur le plan politique, la pensée gouvernementale est la même que sur le plan administratif. Il est nécessaire de rapprocher la population du pouvoir politique pour obtenir l’adhésion de l’ensemble de la population à la politique gouvernementale. Le chantier engagé sur la décentralisation est très important. Il fait parti des priorités gouvernementales.

Le Gouvernement s’appuie pour cela sur les élus locaux et régionaux. Des discussions sont en cours. Mes tournées à l’intérieur du pays visaient cet objectif. Le gouvernement ira régulièrement à la rencontre des élus dans les régions pour consolider le dialogue et déboucher sur des mesures constructives.

Ceci contribuera  aussi à assurer la stabilité de la société et la cohésion de la Nation, deux critères qui sont très appréciés par les investisseurs.

Au même titre d’ailleurs que l’est celui de la paix. Sans la paix tout développement durable s’interrompt. Les investisseurs arrêtent d’investir. Les créations d’emplois cessent. Le chômage augmente. La pauvreté s’installe.

La politique gouvernementale dans ce domaine consiste toujours, dans la recherche des voies et moyens pour dialoguer.

Nous sommes un petit pays, mais nous avons un grand Président sur la scène mondiale. C’est pour cela que la voix de Djibouti est écoutée dans les organisations régionales et internationales. C’est ainsi que Djibouti peut sauvegarder la paix, malgré les turbulences qui peuvent être ressenties ici ou là. C’est à lui que nous devons la chance de vivre en paix. Le Président de la République est toujours intervenu pour réconcilier tous les Djiboutiens.

C’est cette même paix que nous souhaitons à tous nos pays frères en guerre, et en particulier à la Somalie, la Palestine ou le Yémen par exemple.

Dans la préservation de la paix, nos forces armées jouent aussi un rôle non négligeable avec la protection de nos frontières. Elles s’entrainent et se modernisent. Elles coordonnent leurs actions avec toutes les autres forces armées. Elles engagent aussi avec les forces armées étrangères présentes sur notre territoire une collaboration qui contribue à cet objectif.

Toutes les actions engagées par la politique gouvernementale pour faire de Djibouti un grand pole régional, concourent ainsi à renforcer la Démocratie. Nous les avons vu au cours de mon exposé et j’en cite quelques éléments : bonne gouvernance publique, solidarité nationale, décentralisation, égalité entre les genres, transparence gouvernementale, protection des plus démunis. La place importante que prend le Conseil National des Droits de l’Homme, en est un autre témoignage.

Mesdames et Messieurs les Députés

C’est donc sur la constitution d’une Nation, caractérisée par une forte cohésion sociale et régionale, vivant en paix dans les meilleures conditions sociales, que le gouvernement s’appuie pour construire un grand pôle régional.

C’est ainsi que nos générations futures pourront s’épanouir et faire survivre ce grand projet.

Votre rôle est très important. Représentants  du Peuple dans cette enceinte vous symbolisez cette cohésion nationale. Vous êtes le principal relais entre le gouvernement et la population. Il est donc très important que de vos travaux vous tiriez tous les éléments pour informer et orienter les Djiboutiens.

La politique gouvernementale conduite par le Chef du Gouvernement n’est pas, nous l’avons vu, une juxtaposition des politiques sectorielles. Tous les membres du Gouvernement travaillent ensembles. Tous les membres du Gouvernement sont concernés par tous les projets. Et Tous les Membres du Gouvernement sont solidaires de la politique gouvernementale.

C’est avec eux tous que vous aurez aussi à débattre. Tous les projets de lois, tous les textes réglementaires, préalablement à leur examen par le Conseil des Ministres présidé par le Chef du Gouvernement, sont examinés en Conseil Interministériel, sous ma Présidence. C’est une Directive Présidentielle pour que tous puissent longuement s’exprimer sur chaque texte gouvernemental.

Cette cohésion gouvernementale symbolise la cohésion nationale. Comme l’UMP symbolise la cohésion de la majorité parlementaire, à l’heure où nous allons fêter le 40ème anniversaire du RPP. Il était en effet très important que tous les Djiboutiens et les Djiboutiennes sachent le chemin qui a été parcouru depuis la création de ce Parti Unique, deux ans après l’Indépendance, par le Président Hassan Gouled Aptidon, ALLAH  YARHAMO.

Chemin qui nous a menés aujourd’hui à vivre en paix dans une Nation pleinement démocratique et solidaire, sous la Présidence de Ismaïl Omar Guelleh. De grand visionnaire au service de la Nation, il est devenu le bâtisseur d’un grand pôle économique régional. Sa volonté de rassembler toutes les bonnes volontés, les forces vives

 qui veulent défendre la Nation, se constate chaque jour. Le dialogue et la concertation avec tous les représentants des partis politiques qu’il a récemment engagés en témoignent.

C’est l’histoire de la République de Djibouti. C’est notre histoire à tous, membres du RPP, comme membres de l’UMP, ou comme membres de l’opposition.

Vive la République de Djibouti.

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